Autonomie ou ravitaillements






Le choix de l'autonomie ou des ravitaillements en route tient
non seulement aux objectifs sportifs de l'expédition, mais également à son
budget. Chaque ravitaillement est une opération coûteuse qui augmente
l'addition générale. Un homme peut confortablement tirer son poids et,
avec un entraînement suffisant, jusqu'à 100 à 130 kg. A raison d'environ
1,5 kg de vivres et d'essence par jour et par personne, cela veut dire que,
sauf à chasser (ce qui est généralement interdit), l'autonomie d'un
marcheur seul est comprise entre un et deux mois.

A cette autonomie en termes de charge transportée, s'ajoute la
capacité d'atteindre son objectif sans remplacement de matériel, ce qui
implique une très bonne préparation technique, une grande maîtrise des
équipements et… une grande part de chance. Si le ravitaillement coûte
cher, il augmente très sensiblement les chances de succès.

L'expérience permet de mieux gérer l'autonomie d'une équipe.
L'équipe française autonome du Groupe militaire de haute montagne,
forte de trois années successives de raids préparatoires sur la banquise, a
pu ainsi atteindre le pôle nord géographique en 1996 en 55 jours, temps
exact qui avait été planifié au départ. Quant au Canadien Weber et au
Russe Malakoff, ils ont réussi un aller retour sur le pôle géographique avec
un système de dépôts intermédiaires qu'ils ont eux-mêmes effectués, mais
cela a pris du temps et ils se sont donc trouvés sur la banquise pendant 4
mois, en quittant les terres dans la nuit quasi-permanente du mois de
février.

En 1994, les Anglais Ranulph Fiennes et Michael Stroud ont
tenté de traversé le continent antarctique avec des pulkas de 110 kg. Ils
ont tenu 95 jours sur la banquise, mais ils ont dû abandonner après une
marche de plus de 2000 kilomètres, souffrant notamment de sous-
alimentation. Fiennes, qui pesait 95 kg au départ, n'en pesait plus que 64.
Quant à Stroud, il avait perdu 20 kg (de 72 à 51 kg).
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