Installer sa tente.



Sur la banquise, on choisira une zone bien orientée par rapport au vent, aussi plate
que possible, où l'épaisseur et la consistance de la neige permettront au mieux de
fixer les piquets ou les skis. On prend vite l'habitude de repérer ces zones très blanches.
Une scie à neige est un outil idéal pour sonder la profondeur, et elle permet de tracer
grosso modo dans la neige les contours de la tente. Les dimensions de la plate-forme
choisie doivent permettre autant que possible de modifier l'orientation de la tente si le vent
forcissait en changeant de direction (problème des tentes tunnels).
Une fois l'emplacement choisi, après avoir pris des forces en buvant et en s'alimentant,
il faut aplanir le sol en s'efforçant de gommer les aspérités. Le piétinement est une bonne
méthode; la pelle peut aussi se révéler utile.

La fixation avec des broches sur la glace vive ne doit être
employée qu'en dernière extrémité.
Dans la neige compacte, les cornières sont tout à fait efficaces.
Lorsque la neige est épaisse mais peu consistante, il faut préférer
l'utilisation des skis, des bâtons, des piolets, ou de tubes creux
par exemple des broches à glace tubulaires.
L'utilisation de corps morts est aussi possible. On utilisera des
sacs en plastique remplis de neige que l'on fixera aux haubans.
On les placera au fond d'un trou préalablement creusé, que l'on
comblera de neige. Des bâtons ou des skis placés horizontalement
dans la neige peuvent aussi servir de corps morts. On peut donc
prévoir une variété de mode de fixation (y compris les clous a béton
a usage unique pour la glace).
Mais il faut garder la mesure, car tout cela augmente le poids des pulkas.
La tente tunnel sera placée dans l'axe du vent dominant, l'ouverture a l'opposé de ce vent.
Pour les tentes "tunnel", une porte latérale est fort appréciable en cas de tempête, la neige
s'accumulant à l'arrière de la tente (côté sous le vent). L'orientation de la tente dôme n'est
pas neutre, car il faut aussi éviter que l'ouverture soit au vent.
N'oubliez pas de recouvrir de neige
la toile a pourrir.
Certains préconisent de construire un muret de neige, pour abriter la tente du vent.
Nous ne vous le conseillerons pas, surtout pour les tentes tunnels. Celles-ci possèdent
généralement des qualités aérodynamiques que le muret va perturber. Il pourra même
arriver qu'il s'effondre sur la tente. De la même façon, ceux ont déjà essayé de monter
leur tente a l'abri d'un grand bloc de glace auront parfois découvert que, loin d'améliorer
les choses, on pouvait ainsi se retrouver dans une zone de tourbillons violents
(cf. page sur les tempêtes).

Une fois la tente montée, ouvrez les aérations. Vous perdrez peut être quelques degrés,
mais vous éviterez ainsi d'être incommodé par les vapeurs d'essence ou l'oxyde de carbone
lors d'un fonctionnement imparfait du réchaud. Vous limiterez surtout la condensation.
N'oubliez pas qu'un homme expire en une nuit environ un demi-litre d'eau. A noter que la
condensation est plus forte dans la tente "dôme" que dans la tente "tunnel" lors du
fonctionnement du réchaud, car la température s'y élève plus facilement.

Hormis lorsqu'il s'agit de réchauffer une personne en hypothermie, gardez-vous donc des
températures trop élevées. Comme une certaine condensation est inévitable, rangez
soigneusement le fusil, les appareils photos (éventuellement piles enlevées) à l'extérieur de
la chambre, par exemple dans l'espace qui la sépare du double toit.
Enfin, a votre retour d'expédition, faites sécher la tente sans tarder, faute de quoi
des moisissures pourront se développer et la dégrader.
Contrairement aux apparences,
on n'a pas toujours l'embarras
du choix pour trouver un lieu
où monter sa tente.
La porte latérale : un atout
en cas de tempete
Des corps morts
(extrait de la revue
Vertical)
Après la tempête
N'oubliez pas d'ouvrir les
aérations lorsque vous
cuisinez dans l'abside
Enfin au calme (en solitaire
dans une tente kanuk)
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