La pulka
La pulka est le traîneau traditionnel des expéditions polaires. Jadis en bois, elle est
aujourd'hui en polyester armé de fibre de verre ou en carbone-kevlar pour associer solidité et légèreté. On trouve une large gamme de dimensions et de poids. La production peut être aussi bien française (pulkas Ellesmere en fibre de verre) que canadienne (Blanchon), norvégienne (Fjellpulken), suédoise (Segebaden Berg) ou anglaise (Snowsled) : de 5 kg pour 1,40 m de long à 15 kg pour 2,30 m. Une pulka d'expédition universelle coûte aujourd'hui de 400 à 800 €. Une fabrication sur mesure (Aerostyle) reste une solution privilégiée, mais relativement coûteuse. |
Les pulkas de grande série (Fjellpulken ou Snowsled) ont l'avantage de
l'économie, même si leur forme n'est généralement pas optimum, l'avant étant insuffisamment relevé pour franchir facilement les petits obstacles. Ces sociétés fabriquent, en petites séries, de grandes pulkas étudiées pour les expéditions
dans l'Arctique, dont l'avant est plus relevé. En France, J.M. Dury a conçu des
pulkas en polyéthylène à haute densité moléculaire, à fond plat et avant relevé,
bien adaptées à la randonnée (mais non étanches).
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Une grande pulka est utile pour "étaler" le matériel et y avoir ainsi plus facilement
accès. Elle aura l'avantage d'un centre de gravité bas qui améliore la stabilité. Mais a contrario il sera difficile de lui faire franchir certains chaos de glace. Une pulka plus petite devrait théoriquement être plus adaptée pour les chaos, mais, en réalité, comme il faudra la charger plus en hauteur, elle sera moins stable et versera souvent. |
Quelle que soit la pulka choisie, le rangement du matériel devra toujours être
impeccable et devra prendre en compte la double nécessité d'un centre de gravité bas (charger le fond) et d'un accès facile aux équipements de sécurité ou de montage du camp en cas de tempête ou de chute à l'eau (ce qui impose un rangement immuable de jour en jour). Généralement, le fond de la pulka pourra être tapissé avec les rations alimentaires. Pour une expédition a plusieurs équipiers, les matériels essentiels devront être repartis pour permettre la poursuite de la progression, même si le contenu d'une pulka était endommagé ou perdu (passage à l'eau). |
Une bâche, fixée au pourtour de la pulka, assure à la fois la protection contre la
neige et une certaine protection en cas de chute à l'eau. Il convient généralement de la rallonger pour qu'elle soit suffisamment large et haute (environ 60 cm) pour bivouaquer dans la pulka en cas de brusque tempête. Dans une telle perspective, on pourra utilement conserver la majeure partie du contenu dans un ou deux très grands sacs qu'il suffira de retirer et d'attacher à la pulka pour dégager cet abri de fortune.
Au campement, en cas de tempête, la pulka sera placée perpendiculairement au
vent, la partie de la bâche recevant le vent recouvrira l'autre partie, pour éviter que la neige ne s'insinue. |
Alain Hubert et Didier Goetghebuer ont utilisé pour la première fois leurs deux
pulkas en kevlar (fabrication Marc Dumont de Verdenne, en collaboration avec le laboratoire de génie civil de l'Université de Louvain) comme radeau, pour traverser des bras d'eau, en les couplant grâce aux skis et en utilisant les pelles comme pagaies. |
Pour des expéditions courtes, il est possible, par souci d'économie, d'utiliser de
simples luges en polyéthylène, mais elles sont plus fragiles et leur glisse est médiocre; on prendra garde à ne pas les déformer et on les inspectera régulièrement. |
Une légende affirme que l'on peut tirer sans effort des charges très importantes. Si
cela peut être vrai sur une glace parfaitement lisse et sans neige, les irrégularités de la banquise font qu'il est loin d'en être ainsi généralement. Certains, et Nansen le premier, ont imaginé de s'aider d'une voile ou d'un cerf volant pour accélérer le mouvement (cette méthode, utilisée avec succès depuis quelques années, ne sera pas détaillée ici). |
La traction peut être effectuée par un timon en métal rigide ou en bambou
(ce dernier étant utilisé sur des pulkas suédoises), ce procédé de traction évitant
les à coups sur les terrains accidentés, en montée ou en descente.
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Les attaches en cuir de certaines pulkas font l'objet d'une forte usure par frottement,
et peuvent être remplacées par des bracelets de serrage en plastique, que l'on peut trouver dans tous les magasins de bricolage.La surface de la pulka peut utilement être fahrtée ou paraffinée.
Pour les réparations et l'entretien au retour d'une expédition, on peut utiliser les
mêmes matériaux que pour les coques de bateaux. |
Mais des ruptures étant toujours possibles, la traction grâce à deux cordelettes
croisées présente l'avantage de la légèreté et permet, de plus, un accès rapide à la pulka (pour prendre une arme, par exemple). Le timon ou les cordelettes peuvent être fixés à un harnais, ou à la ceinture d'un éventuel sac à dos en utilisant des mousquetons à ouverture rapide. |
La pulka de J.M. Dury
en polyéthylène haute densité
(on note l'avant relevé équipé d'une
poignée pour aider au passage des obstacles) |
Pulka large et plate de J.L. Etienne
(Pôle Nord 1986), conservée par
Terry Jesudason à Resolute Bay. |
Toute voile dehors
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Traction par timon en
bambou : pulka suédoise
de 1,75 x 0,50 m de
Segebaden-Berg (Béatrix
Wachtel au Spitzberg)
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Fixation des cordelettes de traction à
la ceinture du sac à dos via des sangles (en vert) et des mousquetons. |
Adresses: 1°) Pulkas Blanchon au Canada : Jean Castongay, traineaux Blanchon, 4 rue Monhaffey, Chelsea, Qc,
Canada JB9 1N7, contact@blanchon.info
2°) Pulkas Fjellpulken, http://www.fjellpulken.no, Rustadstuen Pulkafabrikk, N-2600, Lillehammer,
Norway, tél: 47 62 50 863, fax: 47 62 57 383
3°) Pulkas Snowsled au Royaume Uni : site http://www.snowsled.com
4°) Pulkas Ridge Runner : site http://www.nordicsleds.com
5°) Pulkas Acapulka : site http://www.acapulka.com
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