Le sac de couchage.
Les sacs les plus efficaces sont dits cloisonnés. Leur principe est expliqué sur la figure.
Les "plus" du garnissage synthétique.

Les sacs contenant du duvet véritable sont généralement les plus chauds et les plus légers.
Les sacs garnis de fibres synthétiques sont plus lourds et n'atteignent pas les mêmes
performances de températures que les premiers.

Toutefois les sacs en duvet présentent un grave inconvénient pour les expéditions de longue
durée. Ils perdent leur gonflant lorsqu'ils se gorgent d'humidité et les plumes se tassent entre
elles en gelant. Ils perdent donc assez rapidement leur capacité d'isolation.

Choisissez alors le sac garni de fibres synthétique le plus performant de votre catalogue,
avec une forme de sarcophage et une capuche pour abriter la tête, en sachant toutefois que les
températures de protection indiquées sont toutes relatives, tant l'évaluation du confort est
subjective et dépend de la susceptibilité au froid de chaque individu.

Optez pour une grande taille, car le sac constituera un abri pour la multitude d'objets
que vous aurez à faire sécher ou qui devront rester au chaud (piles, médicaments liquides etc.).
Des enveloppes supplémentaires.

Le confort et la protection thermique peuvent être renforcés par un sac intérieur en
fourrure polaire ou "doublette". La doublette permettra notamment un réchauffement plus
rapide du corps au moment de se mettre "au lit".

Un sursac (enveloppe externe) ne procurera pratiquement pas de confort thermique
supplémentaire (sauf à être doublé d'une garniture), mais il constituera une bonne
protection contre les gouttelettes qui se forment la nuit dans la tente par condensation.
Par contre, le sursac serait indispensable si, pour une raison ou pour une autre, vous
étiez contraint de dormir sans tente (à éviter toutefois, car un ours pourrait vous
confondre avec un phoque !!!). Pour éviter qu'il ne devienne un piège à humidité
du corps, le sursac doit avoir au moins sa face supérieure en goretex.
Bien s'isoler du sol.

Une précaution indispensable consiste à isoler le sac de couchage du sol très froid de
la tente. Un tapis de sol est donc indispensable. Les matelas autogonflants sont les plus
efficaces. Jean Louis Etienne souligne que plus la couche isolante est proche du corps,
plus elle est efficace, et il préconise donc de glisser un fin matelas dans le duvet,
sous son corps.

Le duvet n'a pas dit son dernier mot.

Au-delà de la solution très satisfaisante constituée par un sac de fibres synthétiques
avec une doublette, les explorateurs les plus chevronnés ont montré que le sac en duvet n'est
pas condamné, loin s'en faut, et des solutions originales ont été trouvées pour limiter leurs
inconvénients et profiter de leurs avantages.

Alain Hubert a utilisé la solution suivante pour éviter que le sac en duvet ne se gorge
d'humidité. 1°) Le tissu extérieur du sac est laminé sur une membrane en goretex, ne laissant
pas pénétrer l'eau venant de l'extérieur.2°) Le duvet lui-même est siliconé pour ne pas retenir
l'eau. 3°) Le tissu intérieur du sac est imperméable. 4°) Le dormeur est lui-même placé dans
un sac étanche appelé "Vapor barrier liner".

Mais la solution la plus attrayante, utilisée notamment par le Groupe militaire de haute
montagne (GMHM), consiste à utiliser un double sac: un sac en duvet est placé dans un sac
en fibres synthétiques. Ainsi, le sac en duvet reste sec, l'humidité étant évacuée vers l'extérieur,
c'est-à-dire vers le sac en synthétique. Le matin, il suffit alors de mettre ce dernier à l'extérieur
et de brosser le givre ou la glace qui se forme immédiatement sur son enveloppe. Le GMHM
avait même prévu un troisième sac extérieur, cette fois-ci en fourrure polaire, qu'il était encore
plus facile de brosser le matin.



Un sac "grand froid" de forme
sarcophage
Dans la fabrication classique, les
coutures traversent de part en part
l'enveloppe du sac. Elles
constituent le point faible de
l'isolation thermique.
Dans la fabrication cloisonnée, le
sac peut etre constitué de
plusieurs couches superposées. Il
existe aussi d'autres modes de
fabrication cloisonnée, par
exemple à "boites juxtaposées".
Dessin agrandi
d'une fibre
synthétique
"Paquet" de
fibres
synthétiques
Doublette en laine polaire
Matelas autogonflant
Capuche avec collerette pour isoler la tête
du bas du corps
Bourrelet thermo-cousu
Fermeture à glissière
Construction cloisonnée à plusieurs
couches
Voile réflecteur de la chaleur du corps
La forme intérieure ménage une couche
d'air à la température du corps
(d'après un document Carinthia)
Les sacs de couchage synthétique n'ont pas cet inconvénient et l'humidité ne diminue que très
progressivement leurs qualités isolantes. On les préfère donc généralement pour des
expéditions polaires autonomes, qui doivent s'inscrire dans la durée.
Lorsque vous choisissez un sac de couchage, regardez avec soin les fermetures à
glissières. Elles constituent souvent un point faible du sac. Rien de plus ennuyeux
que de dormir dans un sac entrouvert dont la fermeture s'est cassée ou coincée,
et que dire du sac qui rechigne à s'ouvrir au moment où un ours blanc vient troubler
votre sommeil. Les raisons de blocage sont multiples: faiblesse de la fermeture
elle-même (choisissez une fermeture robuste), tissu de la glissière ou du sac
coincé dans les dentelures (fermez la glissière avec soin et évitez de forcer), gel
de la fermeture (réchauffez la en frottant avec vos doigts).

ATTENTION !
Avoir un sac de couchage performant est essentiel, car un sommeil réparateur est
indispensable pour maintenir une bonne condition physique et pour permettre au corps
de lutter contre le froid.
Le principe du sac de couchage consiste à emprisonner dans son enveloppe une quantité
importante d'air qui va jouer un rôle d'isolant, permettant au corps de conserver sa chaleur.
Ce n'est pas le duvet ou les fibres contenus dans le sac qui constituent l'isolant, mais l'air
qu'ils emprisonne grâce à leur "gonflant".
Par grand froid (-50°c), J.L. Etienne préconise aussi de glisser un gourde d'eau chaude
dans le sac de couchage, pour le réchauffer.
Enfin rappelons que la brosse reste l'outil indispensable de l'explorateur polaire. Il faut
brosser régulièrement les surfaces du sac ainsi que la doublette, pour évacuer le givre ou la
glace qui s'y forment.
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